🇨🇩 Réformer l’enseignement de l’anglais en RDC : une nécessité absolue
Introduction :
En République démocratique du Congo, l’enseignement de l’anglais reste l’un des points faibles du système éducatif. Pourtant, dans un monde de plus en plus interconnecté — et alors que la RDC est entourée de neuf pays, dont plusieurs anglophones comme l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud ou la Tanzanie — cette lacune devient un véritable handicap. Il est temps de repenser notre manière d’enseigner l’anglais, pour en faire un outil réel d’ouverture et de compétitivité.
Mon expérience : un apprentissage resté théorique
Durant mes études primaires et secondaires, le cours d’anglais n’a jamais réellement pris sens. Nous apprenions des listes de vocabulaire, des règles de grammaire, sans jamais pratiquer. Parler anglais n’était ni un objectif, ni une compétence évaluée. Résultat : des générations d’élèves, y compris moi, ont terminé l’école sans pouvoir tenir une simple conversation dans cette langue.
Ce manque d’appropriation révèle une faiblesse structurelle : le cours d’anglais n’est pas conçu pour former des communicateurs, mais pour “enseigner une matière” de manière purement académique. L’apprentissage par la pratique, la communication orale, les jeux de rôle, ou encore les activités d’écoute sont presque absents des classes.
Les failles du système éducatif congolais
- Pas de programme national cohérent : chaque école choisit ses propres manuels et méthodes, sans harmonisation nationale. Le résultat : des disparités énormes entre les écoles urbaines et rurales, et une progression irrégulière des compétences.
- Formation insuffisante des enseignants : la plupart n’ont pas bénéficié de formation pédagogique adaptée à l’enseignement d’une langue étrangère moderne.
- Manque de ressources pédagogiques : absence de laboratoires de langues, de matériel audio-visuel et d’outils numériques pour rendre l’anglais vivant.
- Absence d’évaluation centrée sur la communication : les examens privilégient la théorie, au détriment de la pratique orale.
Pourquoi la maîtrise de l’anglais est stratégique
L’anglais est aujourd’hui la langue des affaires, de la technologie, de la recherche et du commerce international. Dans notre région, plusieurs voisins — Ouganda, Tanzanie, Kenya, Soudan du Sud, Zambie — utilisent l’anglais comme langue officielle.
Pour la RDC, l’intégration économique régionale et la coopération avec le marché mondial dépendent de notre capacité à communiquer dans cette langue. De plus, avec l’influence croissante du marché américain, les jeunes diplômés qui maîtrisent l’anglais auront un net avantage professionnel. C’est donc un enjeu d’avenir, mais aussi de souveraineté économique.
Les pistes de réforme possibles
- Créer un programme national unifié : avec des objectifs clairs à chaque niveau (inspirés du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues).
- Former les enseignants : à des méthodes communicatives et interactives centrées sur la participation des élèves.
- Moderniser les ressources : intégrer outils numériques, radios éducatives, bibliothèques audio-visuelles, et clubs d’anglais dans chaque école.
- Encourager les échanges linguistiques : entre écoles congolaises et pays voisins anglophones.
- Mettre en place un suivi national : avec des évaluations régulières de la qualité de l’enseignement de l’anglais.
Conclusion
Réformer l’enseignement de l’anglais en RDC n’est pas une option, c’est une urgence nationale. Dans un monde globalisé, chaque mot appris en anglais ouvre une porte : vers un emploi, un partenariat, une innovation.
Investir dans la qualité de l’enseignement de l’anglais, c’est investir dans la jeunesse congolaise et dans l’avenir du pays. Ce cours doit cesser d’être un simple chapitre dans les manuels scolaires pour devenir une compétence de vie, un levier d’intégration régionale et un outil de développement durable.
L’éducation en RDC doit désormais parler anglais — pas pour imiter, mais pour s’ouvrir au monde. 🌍